Samedi 10 Juillet 2021
L Humanité Dimanche poursuit sa série consacrée aux oubliées du 7e art. Pour commencer, place à Elvira Notari. Au début du XXe siècle, l’Italienne réalise de bouillonnants films mélodramatiques dans le Naples populaire. Ses héroïnes, des femmes fortes, prêtes à tout pour sortir de leur condition.
Des calèches filent à vive allure dans les rues de Naples. En procession vers le sanctuaire de Montevergine, les chevaux fendent une foule animée. À l’ombre du Vésuve, les deux protagonistes, Margaratella et Tore, se croisent. Mais leur relation vénéneuse s’achèvera par un féminicide. « È’Piccerella » (« la Petite »), film muet réalisé en 1922 par Elvira Notari, concentre toute l’essence de son œuvre. Quand elle fonde avec son mari, Nicola, la société de production Dora Film, du nom de leur fille cadette, c’est précisément pour raconter ces mélodrames déchirants, ancrés dans un quotidien âpre.