Publié le 20 juil. 2021 à 6:39Mis à jour le 20 juil. 2021 à 7:01
« L'instruction est à peu près nulle en France ! » En ce jour de 1800, c'est un jugement sans nuance que porte Lucien Bonaparte, frère de Napoléon et, depuis peu, ministre de l'Intérieur, sur l'état de l'Instruction publique en France. Sans nuance et en grande partie injuste. Au lendemain du coup d'Etat du 18 Brumaire (9 novembre 1799) à l'issue duquel Bonaparte est devenu Premier consul, l'enseignement en France, organisé par la Convention thermidorienne en 1795, comprend trois grands niveaux : le primaire, laissé à la discrétion des communes, le secondaire, dont les départements ont la charge, et le supérieur, qui dépend de l'Etat. Dans ce dispositif, les « écoles centrales des départements » occupent une place essentielle. La création de ces établissements publics d'enseignement secondaire a marqué une véritable rupture avec les collèges de l'Ancien Régime où, selon le mot d'Antoine-François Fourcroy, futur directeur de l'Instruction publique, « des méthodes encore gothiques se bornaient presque à ressasser pendant de longues années les éléments d'une langue morte, source à la vérité de toutes les beautés littéraires mais en même temps celle d'une stérile abondance et d'une pédantesque élocution pour le plus grand nombre de jeunes gens ».