Dans tous les pays où les bateaux négriers les ont transportés de force, les personnes réduites en esclavage ont pris la fuite. Elles sont appelées esclaves « marrons », on dit qu’elles sont parties en marronnage. En Guyane hollandaise (Suriname) des esclaves s’enfuient en grand nombre, protégés par l’immense forêt amazonienne toute proche où ils forment des sociétés.
L’art de briser ses chaînes est l’histoire peu connue du marronnage. Ces sociétés marronnes ont d’abord dû défendre leur liberté, se construire sur ce qui restait de leurs cultures africaines puis se développer et, la paix revenue (autour de 1860), exprimer dans l’art leur sens du beau : le moy. Sous les doigts de l’artiste, les objets du quotidien deviennent alors des œuvres d’art fabriquées pour soi ou offertes à l’autre, en particulier à la femme ou l’homme aimé.